Je suis plus qu’imparfaite

Plus qu’imparfaite… et c’est parfait!

Vous savez que la conjugaison à l’imparfait est la seule qui garde toujours la même terminaison?

Comme si nous étions prédestinés à toujours être imparfait. Drôle de coïncidence tout de même!

Eh oui, je suis plus qu’imparfaite et c’est tant mieux. Heureusement, sinon je serais une personne terne et ennuyeuse à en mourir. Si tout le monde était parfait, vous imaginez? Rien à comparer, rien à discuter, aucune divergence d’opinions, aucun désaccord. Les gens seraient beaux, gentils, aimables, compréhensifs, ouverts, respectueux, généreux, tendres, drôles, serviables, etc. Comment pourrions-nous admirer et apprécier les bonnes choses et les belles qualités de nos compères? Ce serait mission impossible puisque, comme tout le monde serait parfait, nous ne pourrions connaître l’opposé. Nous avons besoin de l’ombre pour savoir apprécier le soleil.

Je n’ai pas toujours été heureuse et fière de mon imperfection. Je me souviens très bien d’une époque où je souffrais terriblement du syndrome de Mme Parfaite. Remarquez ici le P majuscule, car lorsque nous sommes atteints de ce syndrome, la vie n’est pas simple. Elle est essoufflante, rigide, et bien souvent, lourde et épuisante. Être parfaite demande beaucoup d’organisation, de structuration, de discipline et très peu de laisser-aller.

Vous pensez que vous ne connaissez personne qui souffre de ce syndrome? Pourtant c’est très commun: forte, à son affaire, au-dessus de tout, ne demande jamais d’aide et pratique l’art de dire non, c’est correct; ça va aller; merci, pas besoin; n’apporte rien, je m’occupe de tout!» Ça ne vous dit rien, hein? Les gens qui en sont atteints dissimulent très bien cette carence par leur force de caractère. De cette façon, personne ne soupçonne rien et ainsi, elles peuvent garder leur image si précieuse de Mme Parfaite.

Mon syndrome a duré plusieurs années et il m’a usée au fil du temps. Il était si lourd à porter que j’en avais des maux d’épaules et de trapèzes qui se traduisaient en
migraine atroce et m’obligeait à rester au lit pendant des jours, dans le noir parce que mes yeux ne supportaient plus la lumière. Peut-être était-ce parce que j’avais peine à supporter ma propre lumière?

J’ai dû consulter plusieurs fois pour fatigue chronique. «Vous n’avez rien Mme Parfaite, tout est normal», me disait le médecin. Tout est normal, tout est normal. Je sentais au fond de moi que quelque chose clochait. Mon âme savait que quelque chose n’allait pas.

Et puis un beau matin, je me suis levée, je me suis occupée des enfants, et j’ai déjeuné. Cela ressemblait à un matin comme tous les autres. Cependant, ce matin là, après avoir avalé mon bagel au fromage à la crème, j’ai dû courir à la salle de bain pour le vomir. Mon corps en avait assez supporté, mon âme en avait ras le bol, au sens propre comme au sens figuré! Le bol entre les deux mains, le mal à l’âme et le coeur qui voulait sortir de ma poitrine comme le bagel, c’est à ce moment que j’ai pris la plus grande décision de ma vie!

J’ai fait le choix d’être heureuse.! Et pour me permettre d’être heureuse, je me devais de me respecter, de respecter mes limites et d’accepter d’être IMPARFAITE.

À toutes les Mesdames Parfaite et M Parfait de ce monde, par amour pour vous, s’il vous plait, célébrez votre imperfection!

« N’ayez pas peur de la perfection, vous ne l’atteindrez jamais ! » Salvador Dali

Je rêve d’inspirer des milliers de gens à vivre leur bonheur, à oser se choisir et se permettre ainsi de prendre leur envol et de vivre pleinement leur vie.

« Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous »
Concept fondamental de la philosophie Ubuntu.

Sincèrement,

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